Aujourd’hui, nouvelle veille scientifique d’EntendsMoi par Guillaume Rousson, sur un sujet extrêmement important pour nous et qui fait l’actualité cette semaine avec le 3eme Colloque International sur le partenariat de soin avec les patients. 
Et oui vous l’avez surement deviné, cette semaine décryptage de l’article scientifique qu’il faut absolument lire pour comprendre les évolutions actuelles de la démocratie en santé en France : Le « Montreal model » : enjeux du partenariat relationnel entre patients et professionnels de la santé.

Il est impossible de véritablement résumer un article aussi structurant pour l’ensemble d’une pratique, je vais donc vous partager ce qui m’a particulièrement marqué et qui a construit ma représentation du partenariat entre patients et professionnels de santé.

Les fondements du modèle de Montréal sont, d’après moi, les suivants :
1) La considération du patient “comme un acteur de soins à part entière dont le statut de soignant repose sur une compétence de soins” ;
2) La reconnaissance de l’existence, de la complémentarité avec les savoirs professionnels et de la pertinence des savoirs expérientiels des patients, définis comme « savoirs du patient, issus du vécu de ses problèmes de santé ou psychosociaux, de son expérience et de sa connaissance de la trajectoire de soins et services, ainsi que des répercussions de ses problèmes sur sa vie personnelle et celle de ses proches ».

Ces 2 fondements créent une véritable rupture avec le modèle paternaliste, dans lequel le patient est objet du soin, passif, il exécute (théoriquement) ce que le professionnel de santé lui demande, basé sur ses savoirs scientifiques et ceux issus de son expérience professionnelle.

Mais ces 2 fondements créent également une rupture avec l’approche centrée patient, où les préférences, particularités et valeurs du patient sont prisent en considération mais où le professionnel de santé reste le seul à être légitime à participer aux choix et décisions.
Le patient est donc au centre des attentions mais il n’est pas partie prenante de l’équipe de soin, ses savoirs expérientiels ne sont pas reconnus et mobilisés en tant que compléments pertinents aux savoirs professionnels.

Enfin, un des éléments structurants de ce modèle est la description d’un continuum, pour l’engagement des patients, détaillant les 4 niveaux de participation des patients : l’information, la consultation, la collaboration et le partenariat.
4 niveaux qui peuvent s’appliquer dans tous les domaines, depuis le soins jusqu’à l’élaboration des politiques de santé ou l’enseignement et la recherche.